Stéphane Bataillon

For the past five years, Stéphane Bataillon has developed an art practice that mobilizes different mediums from photomontage to sculpture and tapestry. The father figure, coming from the simultaneously menacing matrix of nature, as well as objects from popular culture, circulates in a recurring manner.

Through pieces like "The pause", "Les Egarés" and "August 15th", he restores the art of medieval tapestry, immortalizing figures of his personal mythology. Extracted from photographs of his childhood, members of his family - father, mother, aunts and uncles - arise in the pastoral or hunting scene in what appears vaguely as an ancient tapestry.

An ostentatious object for rich royal abodes, the tapestry confers to the image a dignified ambiguity, as it recalls the medieval hangings as well as the popular cross stitching. The aesthetic process associates irony with sacralization, one destabilizing the other in a strange balance.

Beyond the logical and narrative classical structures, the construction and functioning of  S.B's images tend to mobilize the dream mechanism: visible forms are shaped by composite temporal textures, ambivalent affects. The function and the status of the objects are diverted creating paradoxical images.

With "Archive" or "Je suis ton pére", the necessity to give a material and circumscribed form to his fantasies is twofold for him : from an anxious and ironic conscience, with accomplishment, an impossibility is formulated.

Silicone, concrete, hair or embroidery form the thread of a domestic mythology hesitating between eloquence and muteness, creating a simultaneously transcending yet not elucidated reality.


Depuis plusieurs années, Stéphane Bataillon développe un travail artistique en mobilisant aussi bien le photomontage que la tapisserie ou la sculpture. La figure du père, de la nature-matrice à la fois menaçante et accueillante, les objets de la culture populaire y circulent de manière récurrente.

Avec La Pause, Les Égarés et Le 15 août, il réanime l’Art de la tapisserie pour immortaliser les personnages de sa mythologie personnelle : extraits de photographies d’enfance, des membres de sa famille – père, mère, oncles et tantes – surgissent au milieu d’un décor champêtre, ou de ce qui semble avoir été la scène de chasse d’une tapisserie vaguement « d’époque ». Objet d’ostentation destiné aux riches demeures royales, la tapisserie confère à l’image une dignité ambigüe, puisque l’on pense autant aux tentures médiévales qu’au point de croix populaire. Le geste de transposition esthétique associe l’ironie à la sacralisation, l’une venant miner les fondements de l’autre au sein d’un équilibre ténu.

Hors des structures logiques et narratives classiques, la construction et le fonctionnement des images de S. B. mobilisent plutôt les mécanismes du rêve : les éléments visibles sont travaillés par des textures temporelles composites, des affects ambivalents, la fonction et le statut des objets sont détournés pour donner lieu à des images paradoxales.

À l’instar de Archive ou de Je suis ton père, la nécessité de donner une forme matérielle et circonscrite à ses fantasmes se double pour lui d’une conscience anxieuse et ironique, dés lors qu’avec l’accomplissement se formule dans le même temps une impossibilité.

Silicone, béton, cheveux ou broderie forment ainsi la trame d’une mythologie domestique hésitant entre éloquence et mutisme, pour dessiner une réalité à la fois transcendée et non élucidée.